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Retour du Forum Entreprendre dans la Culture

Arvester était invité par le Ministère de la Culture pour participer à une table-ronde sur la découvrabilité

La semaine dernière s'est tenu l'incontournable Forum Entreprendre dans la Culture à l'École d'architecture de Paris-Belleville. Cet événement, organisé par le Ministère de la Culture, réunit chaque année des dizaines d’artistes, de créateurs, de chercheurs, d’entrepreneurs, d’experts et de décideurs publics autour de différentes tables rondes.

Arvester a eu l'honneur d'y être invité pour participer à une table ronde intitulée « Ce qu’il reste d'humain dans la découvrabilité des contenus culturels en ligne ». Modérée par Emmanuel Vergès, directeur de l’Observatoire des politiques culturelles de Grenoble, cette conférence nous a permis d'intervenir aux côtés de nos collègues chercheurs, Samuel Gantier (Université Polytechnique Hauts-de-France) et Heritiana Ranaivoson (imec-SMIT, Vrije Universiteit Brussel), ainsi que Manuel Moussalam, directeur de la recherche de Deezer.

L'objectif de cette table ronde était de s'interroger sur la place qu'occupe aujourd’hui l'humain dans la curation d'œuvres culturelles, en particulier sur les services qui utilisent la personnalisation algorithmique pour recommander des œuvres à leurs utilisateurs. Au-delà de revenir sur notre parcours et ce qui nous a conduits à analyser la découvrabilité, nous avons pu partager quelques réflexions plus globales sur le secteur.

  • L’élargissement de notre périmètre d’analyse au secteur de la musique nous donne l'opportunité d'adapter nos outils et nos méthodes aux spécificités et aux usages de la découvrabilité propres à ce domaine. Cette analyse diffère largement de celle de l'audiovisuel : dans ce dernier, la page d'accueil constitue l'espace de rencontre privilégié entre une œuvre et son public, permettant ainsi une mesure concrète de la mise en avant des contenus dans un espace relativement restreint (une grille de plusieurs centaines de vignettes). Pour la musique, en revanche, les usages divergent : 70% des écoutes étant organiques et résultant de recherches personnelles (via des playlists ou le moteur de recherche), toute mesure devient plus complexe et ardue à objectiver sur le plan méthodologique.
  • Dans l’audiovisuel, deux tendances de fond se dessinent : d'une part, l'hyper-agrégation, comme en témoignent les récents partenariats entre Netflix et TF1, ainsi qu'entre Prime Video et France Télévisions ; d'autre part, l'expansion des contenus vers d'autres formats, notamment les jeux vidéo. D’après nos données, cette dernière catégorie est d'ailleurs la plus mise en avant sur Netflix, ce qui illustre que la curation humaine reste très présente, même dans des environnements ultra-personnalisés.
  • Enfin, l'une des questions posées concernait l'intérêt de ces données, tant pour les décideurs publics que pour les artistes. En matière de politique publique culturelle, il est important d'objectiver les pratiques afin d'éclairer la décision publique avant d'envisager une réglementation. Pour les ayants droit, connaître la visibilité de leurs œuvres pourrait, par exemple, ouvrir la voie vers une meilleure rémunération.

Je tiens à remercier Philippe Tilly pour son invitation au Forum et Emmanuel Vergès pour la préparation de cette table-ronde.